2015
Galerie Akié Arichi présente deux artistes Belge et Japonais.
Dès 1998 Nicole Sottiaux s’exerce à tordre et dissoudre la langue, à la soumettre à des condensations qui la ramènent de mieux en mieux à du pur son (Oratorio Bou, Serial partitions-poèmes …) Ce travail se combinera dès le départ à des séries de collages intercalaires. Soit qu’ils s’en soient trouvés déduits, soit qu’ils aient induit l’expérience littératurale sonore. Soit qu’ils aient eu fonction de pallier les évanouissements réguliers de sa faculté d’écrire. Sa référence sera Schwitters, Merz, L’Ursonate et les collages. Son passage de l’histoire de l’art au goût des fragments empilés, des débris à ranger ou des tessons à recoller, des paperolles à déchiffronner, des démantellements à réorganiser en Vanités accomplies, fera des séries de collages la réplique scopique de l’expérience lettriste sonore. L’une et l’autre activité attestent que certaines manipulations du morcellement sont constituantes d’un autre ordre de tenue possible pour l’objet. Il ne faut pas négliger ici le sentiment qu’il y a eu dans ces pratiques une manière de retour bienfaisant – à l’issue d’une carrière d’actes et activités ayant obstinément versé de l’ouï au vu, du perçu à l’aperçu, de l’invocant au scopique et vice versa – un retour aux apprentissages adulés du jardin d’enfants au temps de la guerre où n’existait plus que l’ersatz des choses : retour aussi bien à l’alphabet en chantant qu’à l’amour des petits ciseaux taillant dans le précieux papier glacé. Vrai trésor de guerre de l’époque.
Ichiro Sato Tessen est un artiste Japonais, né à Tokyo en 1947 et vivant au Japon. Son coup de peinceau est rapide et spontané. C'est à dire chaque trace de pinceau à l'encre de chine montre son état d'âme et le temps immédiat. La spontanéité n'est pas automatisme inconscient mais plutôt sous la conscience de soi. Comme on dit que l’encre possède cinq nuances, l’encre est le matériel mystérieux qui est riche en nuances. La technique de la calligraphie nous demande de faire le trait rythmique d’un seul coup sans coupure. « Utilisant cette manière, j’ai essayé de présenter l’esprit comme une énergie vitale. C’est très important pour l’état d’âme à ce moment-là. En concentrant l’esprit, j’essaie de maintenir l’état vide oubliant de soi ; grâce à cet effort l’esprit commence à entrer et peut exprimer le vrai de soi. Si je pense trop à peindre quelque chose, je ne peux pas peindre ce que je voudrais. En m'éloignant de soi pour peindre consciemment, j’arrive vraiment à peindre consciemment sous cette action. A ce stade, il me semble avoir la sensation que ma main est guidée par le dieu. Entre l’hésitation de peindre ou de ne pas peindre, une bonne œuvre naît lorsque je trouve une harmonie. Pour moi l’œuvre semble l’état d’âme de ma vie ainsi qu’un journal. La vie doit continuer de ramer avec un petit bateau sur la mer afin de retrouver le nouveau monde et je rame en espérant arriver à cet endroit. Cette œuvre est donc une page de ma vie. »