2015
La galerie Akié Arichi est heureuse de présenter pour sa première exposition personnelle, les travaux édéniques de l'artiste franco-algérien, Tarik Chebli.
TARIK CHEBLI est français, 28 ans et vit à Paris. Il est diplômé en Master des arts plastiques de l’Université de Rennes. Ses tableaux sont dotés d’une iconographie de végétaux et d’insectes. On peut y percevoir un monde de nature luxuriante, dense, parfois angoissante. Les flux de couleurs, les tâches, les éclaboussures et les matières se confondent avec des éléments figuratifs. C’est ainsi que se joue la tension entre peinture du sujet et sujet de la peinture. Une sorte d’éden, de paradis, un monde vierge d’apparence inhabitable. Si l’on s’y trouvait, aucun mouvement ne serait possible tant la surface est chargée d’éléments. Ces micro-mondes d’apparence chaotique, représentent la folie créatrice de la nature. Malgré cela, ils sont équilibrés dans la composition, à l’image d’un fragile écosystème naturel. A cette occasion, la galerie présente une vingtaine de tableaux et dessins acrylique.
Il existe également un aspect de sa démarche qui doit être souligné : son sens très poussé de la poésie. Tout ce qu’il inscrit sur la surface de la toile a une valeur telle qui le fait s’échapper à tout ce qui est considéré comme étant vernaculaire. Cette propension à transmuer les signes et les objets de sa quête picturale est sous-tendu par sa faculté de forger un imaginaire compulsif, mais qui ne comporte rien, vraiment rien, d’agressif ou de transgressif. C’est un créateur apollinien, alors que tous ses arrangements dans l’espace se montrent parfois agités comme une mer démontée. D’un autre côté, il possède une tendance dionysiaque, sans la moindre tendance tragique, mais qui trompe les sens et bouscule les idées reçues sur la peinture telle qu’on peut la concevoir de nos jours. Sa poésie consiste par conséquent à éviter l’étrange étrangeté, mais en faisant intervenir de l’étrange, qui serait dans ses termes une catégorie du beau. La beauté est sa passion, et peut-être son tourment caché, mais une beauté qui n’a jamais été vécue dans ces termes. Il nous faut alors apprendre à pénétrer son jardin secret, qui est une fiction, mais pas une pure fiction car elle ne cesse de nous remémorer des parcelles de notre globe qu’il arrache au temps pour les projeter dans un espace qui est celui de son amour poétique et qui est et n’est pas simultanément.
Gérard-Georges Lemaire