2015
Hiroyuki Moriyama
Entre Hiroyuki Moriyama et la France, c'est une longue histoire d'amour. Le japonais né en 1936 au Sud à Kunamoto, dans l'ouest de l'île de Kyushu, s'installe à Paris en 1963 à la suite de ses études à l'ENSBA (École nationale supérieure des beaux-arts). Il passera finalement plus de 45 ans dans la ville lumière jusqu'à sa mort en 2008 à Boulogne où il avait son atelier.
Pour l'artiste, la peinture apparaît très tôt comme une évidence. Il commence ainsi son apprentissage avec un disciple du peintre et graveur Tsuguharu Fujita, mais rapidement, Hiroyuki Moriyama se détourne de la figuration pour embrasser l'abstraction. Dans les années 1980, il se lie également à l'école du Bauhaus au travers de la personne de Jean Leppien qui appartient au mouvement de la Réalité Nouvelle. De manière générale, Moriyama se sent relativement en symbiose avec l'approche occidentale de l'art contemporain mais il revendique ses origines asiatiques et il leur fait indéniablement honneur dans sa démarche spirituelle de la peinture.
Interrogé à de nombreuses reprises sur sa technique, le japonais expliquait son attachement à la philosophie bouddhiste. En effet, les créations de l'artiste traduisent sa recherche constante d'équilibre entre les forces du monde et constitue pour lui une modeste contribution à la « partition universelle ». Sa palette de couleur évolue en conséquence pour ne contenir à la fin de sa vie que du noir et du blanc, symboles du yin et du yang. Aussi, la démarche de Hiroyuki Moriyama passe par la méditation et se trouve influencée par certains textes sacrés.
Moriyama travaille aussi beaucoup la matière et les reliefs conférés à ses toiles aux motifs d'apparence souvent géométriques. Il vient ajouter des taches de couleurs pour casser le sentiment de rigueur et permettre de créer un mouvement, voire un souffle de vie dans ses tableaux. Pour lui, ces irrégularités inattendues traduisent la liberté de l'homme contre l'enfermement qu'on cherche à lui imposer.
Le talent de Hiroyuki Moriyama est salué dans le monde entier et est représenté tant dans des collections publiques que privées. Il a ainsi reçu de nombreux prix plus prestigieux les uns que les autres : le Grand Prix d'Art du 21e siècle au Japon en 1996, le Prix Kato en 2003 à Paris, le Prix Yoshii en 2007…